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N° 16 |
19 juin 2009 |
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L'électricité à Saint Martin | ||||||||
La centrale électrique | ||||||||
Les énergies douces à Saint Martin | ||||||||
Travaux à la gare maritime | ||||||||
Début de campagne à la CCISM | ||||||||
Continuité territoriale | ||||||||
Editorial | ||||||||
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Le Grenelle de la Mer qui s’est déroulé un peu à l’improviste lundi n’était pas inintéressant, même si l’on a eu un peu l’impression que l’on venait nous informer d’un travail déjà bouclé. En effet, les différents orateurs « étatiques » sont venus avec des documents déjà ficelés et l’on a eu le sentiment d’une présentation plutôt que la volonté de recueillir notre avis. Heureusement, celui-ci s’est exprimé principalement par la voix des pêcheurs. La problématique liée à ce secteur est réelle et tous les intervenants ont soulevé les questions fondamentales que rencontre cette profession. Que ce soit au niveau de la délimitation des zones de pêches et le partage des eaux territoriales dont on apprend qu’il n’est toujours pas achevé pour des raisons administratives (les voisins n’éprouvent pas le besoin de discuter avec nous sur des sujets pour lesquels ils ne sont liés par aucune convention), le dossier pêche est compliqué. Car au-delà des règles écrites, il en est d’autres que la coutume a établi. L’une d’elle voit les Anguillais revendiquer des zones qui logiquement, de par la convention de Montego Bay, sont nôtres, mais que l’usage, voire la passivité de nos autorités par le passé, a laissé s’installer en règle. De même, si Saint Barthélemy est, aux dernières nouvelles toujours français, l’usage qui tient lieu de loi dans la profession veut qu’un pêcheur de Saint Martin n’aille pas y travailler. A l’inverse de ce que dit l’administrateur des Affmar qui ne s’est sans doute jamais ramassé un coup de fusil pour s’approcher trop près de la « chasse gardée ». Que restera-t-il de cette réunion? On aimerait que la voix de Saint Martin soit entendue, mais tout n’est-il pas déjà écrit? Enfin, le principal, se dit-on, est que cette réunion ait eu lieu. Pour le reste, croisons les doigts et espérons que l’information remontera. |
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Yves KINARD |
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L’électricité à Saint Martin. |
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Quand on parle d’énergie, on pense essentiellement à l’électricité. Celle-ci est devenue tellement commune que l’on se demande comment on a pu faire avant. Présente partout dans notre vie, ce n’est pourtant que récemment qu’elle est apparue à Saint Martin, et encore très modestement. |
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Si l’électricité est un phénomène connu depuis l’antiquité, que le belge Zénobe Gramme commença le premier à domestiquer en inventant la dynamo en 1869, première machine industrielle pour produire du courant (continu), il faudra attendre la fin du 19ème siècle avec Edison en 1882 pour voir apparaître la première usine électrique distribuant un peu de courant. C’est le français Lucien Gaulard en 1884 qui réussit le premier à transporter du courant sur une grande distance (80 km, en Italie) en démontrant l’intérêt d’une part du courant alternatif, d’autre part du transformateur dont l’élévation de tension qu’il permet contribue à réduire les pertes en ligne. Malgré cette longue histoire, ce n’est que dans les années 50 que, pour la première fois, Saint Martin connu les bienfaits de la fée électricité. C’est Louis Constant Fleming (père de notre actuel sénateur) qui, pour ses affaires, avait installé un petit groupe électrogène de 30 KVA (kilo volt ampère) aux Amandiers. Il alimentait ainsi quelques heures par jour, le soir, les premiers utilisateurs. De 1960 à 1965, c’est une petite centrale située à Grand Case qui commence à alimenter les habitants. La SPDEG (Société de Production & de Distribution d’Electricité en Guadeloupe) disposait alors de 2 générateurs de 70 KVA et d’un autre de 30 KVA. En 1966 cette société signe un accord avec la GEBE en partie hollandaise qui va alimenter alors toute l’île tandis que la centrale de Grand Case est conservée en secours jusqu’en 1967 où l’un des groupes est transféré à Saint Barthélemy tandis que la centrale est définitivement arrêtée. C’est dans ces années-là que l’île dispose enfin d’électricité 24h/24h. Il faudra attendre 1975 pour que la centrale de Galisbay soit partiellement mise en service. En 1976, la production d’électricité est nationalisée dans les DOM et EDF succède alors à la SPDEG. A peu près vers la même époque, le couplage est définitivement assuré avec le réseau en partie française avec des puissances qui laisse un peu rêveur : seulement 800 KW (kilowatt = 1000 watts) de consommation en pointe avec un parc de production qui comprenait 3 groupes électrogènes diesel de 1MW (1 mégawatt = 1000 KW) chacun. Il faudra attendre 1988 pour que la centrale monte en puissance avec l’installation de 9 générateurs pour une puissance totale installée de 20,2 MW. Les effets de la loi Pons avec la défiscalisation dynamisant la construction et la population augmentant, la demande en énergie a alors commencé à progresser régulièrement. En 1995 un nouveau groupe est installé portant la puissance à 38 MW (8 groupes de 4 MW + 2 de 3 MW). En 2003, la nouvelle centrale démarre son exploitation. Ultra moderne, elle a une puissance de 14,1 MW (3 x 4,7 MW) et appartient à la société ESM (Energies Saint Martin) composée d’une filiale de EDF (EDF Energies Nouvelles) et Dalkia elle-même déjà filiale de EDF (à 50%). L’exploitation a été confiée à EDF. Aujourd’hui EDF est un des gros employeurs de l’île puisque 60 agents y travaillent, dont 43 pour le fonctionnement des centrales à Galisbay et 17 à Concordia. Ce qui en définitive ne laisse que 4 agents en contact direct avec la clientèle pour venir chez vous réparer une panne. Le tout est dirigé par Elio Gumbs, originaire de Saint Martin, mais arrivé d’EDF Guadeloupe il y a 25 ans, et qui a gravi les échelons pour devenir en 2001 le chef d’exploitation après avoir été d’abord responsable de la maintenance, adjoint au chef de centrale puis chef de la centrale en 1995. D’autres agents techniciens peuvent être mobilisés lorsque les pannes sont sur le réseau comme ça été le cas la semaine passée avec la rupture d’un poteau à Grand Case. Rupture d’ailleurs, il est bon le dire, pas du tout imputable à EDF, mais bien à un opérateur bien connu de téléphonie mobile qui a omis d’enlever un vieux câble qui ne servait plus à rien et qu’un camion a emporté. C’est une particularité de Saint Martin, digne de pays bien moins développés que nous, de voir ces véritables toiles d’araignées qui vont dans tous les sens au départ des poteaux EDF. Tout le monde s’y accroche alors que seul l’éclairage public peut le faire, ainsi que France Telecom qui bénéficie d’un accord national. Tous les autres sont obligés de demander un accord préalable, ce que bien peu font. Bilan, il y a des câbles de télévision, de téléphonie, de courant qui s’entremêlent dans tous les sens rendant les interventions parfois bien compliquées. Il faut savoir qu’en fait c’est la Collectivité qui est propriétaire des réseaux, mais EDF a une concession et supporte les frais d’entretien. Ces réseaux représentent 101 kilomètres, dont 72 en souterrain, pour la haute tension (20.000 V) à quoi il faut ajouter 130 kilomètres, dont 60 enterrés, pour la basse tension (240 et 410 V). Le tout alimentant actuellement environ 12.600 clients particuliers et 2.680 professionnels et 39 gros clients (au-dessus de 120 KVA). L’électricité est donc fabriquée sur notre île, comme dans beaucoup de régions isolées dans le monde, par des générateurs diesels. Ceux-ci représentent la solution la plus économique et la plus souple. En effet, on peut multiplier les moteurs et les coupler (synchroniser) au fur et à mesure du besoin de puissance. De plus, un moteur diesel a un très bon rendement. Mais l’un dans l’autre cette solution est évidemment plus chère que l’énergie nucléaire disponible majoritairement en France. Si le KWh nucléaire coûte environ 5 à 6 centimes, il en coûte 0,24€ à 0,26€ à Saint Martin. Mais comme nous bénéficions de la péréquation tarifaire qui veut que l’énergie soit au même prix partout sur le territoire français, la CSPE (Compensation (de charges) du Service Public de l’Electricité) prend en charge la différence avec le prix de vente qui est d’environ 0,09€. A noter que nous sommes légèrement inférieur au prix en Guadeloupe puisque nous n’avons pas l’octroi de mer ni la TVA, mais seulement une petite taxe au profit de la Collectivité. Saint Barth est par exemple un peu plus chère car dès l’autonomie fiscale octroyée, la nouvelle collectivité s’est empressée d’augmenter sa taxe. Les hollandais produisent un courant moins cher que le nôtre pour différentes raisons. Bien entendu le différentiel sur le coût de la main d’œuvre et les charges sociales, mais aussi parce que les obligations sécuritaires auxquelles EDF est soumis sont bien moindres de l’autre côté de la frontière. Et ces normes coûtent cher. Elles portent notamment sur les rejets les plus visibles (les fumées), mais aussi les rejets thermiques, ensuite les écoulements divers, et enfin les déchets (huiles usagées par exemple). Les deux usines ont un accord d’assistance et d’échange de courant. Un poste de 5 MVA rend possible l’interconnexion. Situé à la frontière à Bellevue, il a malheureusement été détruit il y a quelques mois lors d’un accident routier, mais devrait être reconstruit. En 25 ans, EDF a été amenée une dizaine de fois à alimenter le réseau hollandais, mais l’opération n’a jamais été nécessaire dans l’autre sens. Il faut dire que, bien que nous soyons parfois agacés par les pannes de courant, elles sont au total assez peu fréquentes. Avec une moyenne de 57 minutes par an pour un abonné en France, les coupures ont été en 2006 de 473 minutes et 261 en 2005. Mais la meilleure année est descendue à 160. Ces coupures ne sont pas nécessairement imputables à EDF, c’est souvent une pelleteuse qui tranche accidentellement un câble souterrain. Sur un territoire isolé comme Saint Martin, nous ne sommes pas raccordés avec un réseau extérieur qui pourrait compenser une panne chez nous comme cela se passe en France, et même plus largement en Europe où les réseaux sont interconnectés de pays à pays. Dès lors, un incident sur le réseau se traduit directement par, au mieux, des variations de tension, au pire, par le déclenchement de la centrale (le temps de réponse des protections, par mesure de sécurité, et de 280 milli secondes). Outre les problèmes dont nous parlions avec l’usage abusif de ses poteaux, et les coupures intempestives dues souvent à la méconnaissance par les conducteurs d’engins des plans des réseaux, EDF est confrontée avec des difficultés d’exploitation plus importantes ici qu’en France et même qu’en Guadeloupe. Ce sont d’abord les impayés qui posent problème avec 16% des abonnés qui tardent plus de 40 jours à honorer leur facture, dont 8% iront jusqu’à l’interruption du service. Ce sont ainsi 50 à 60 utilisateurs qui sont coupés chaque semaine (en augmentation, sans doute à cause de la crise. C’était environ 40 par le passé). L’autre souci propre à Saint Martin, et sensible dans beaucoup de secteurs de l’économie, c’est la mobilité de la population. Entre ceux qui déménagent mais restent sur l’île, ceux qui la quittent, et les nouveaux clients (6 à 700), ce sont plus de 2.200 mouvements que EDF enregistre chaque année. Et évidemment dans le lot, il y en a quelques uns qui partent sans laisser d’adresse, avec une facture impayée…… Enfin, pour 4 à 5% de la production, c’est la fraude qui occasionne des pertes à EDF. Difficilement détectable, elle constitue d’abord un vol, mais aussi un danger pour les utilisateurs (installations non-conformes, surcharges éventuelles, risques d’incendies, pas d’assurances). Un agent est d’ailleurs en charge de l’analyse des relevés qui permettent ainsi petit à petit de cerner des zones d’anomalies et d’ensuite envoyer une équipe sur place qui généralement détectera la fraude. Si EDF est productrice de courant, elle est aussi acheteuse. En effet, la loi française fait obligation à EDF d’acheter le courant produit par les particuliers ou par des sociétés. Ainsi, si vous couvrez votre toit de panneaux solaires et produisez du courant plus que vous n’avez besoin, vous pourrez avec l’accord de EDF et un compteur spécial, alimenter le réseau. La comptabilisation de votre production viendra donc en déduction de votre consommation. Le KWh est racheté 0,11€ quand il est d’origine éolien, et 0,42€ quand il est solaire. Il y a cependant des limites dans la mesure où EDF ne peut pas alimenter le réseau avec plus de 30% de puissance issue d’une source aléatoire (comme le soleil ou le vent). Ainsi, le projet d’éoliennes de Cul de Sac, s’il voit le jour, utilisera déjà une bonne partie du capital possible puisque la consommation moyenne de courant est de 17 MW avec des pointes à 29. Ce sont donc seulement 5,1 MW qui sont disponibles dont 3 seront déjà « mangés » par ce projet. D’une certaine manière, cela risque de plomber le solaire à Saint Martin. La progression de la consommation annuelle est d’environ 1,8% (2006). Nous avons donc encore une bonne réserve de puissance (pointes à 29 MW sur une puissance installée de 52,1 MW), par contre, l’existence de la première centrale va être prolongée de 10 ans. En effet, des travaux de mise aux normes des rejets atmosphériques sont programmés pour la fin de l’année 2010. |
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La centrale électrique |
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Poumon énergétique de Saint Martin, la centrale électrique de Galisbay tient une place indispensable dans notre développement comme dans notre confort. On le mesure d’autant mieux lorsque la distribution s’arrête, ce qui arrive de temps à autre. C’est inévitable sur une île au réseau isolé qui ne peut compter sur l’interconnexion avec ses voisins. Petite visite. |
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Comme nous le disions dans l’autre article, la centrale est divisée en deux tranches. L’une ancienne date de 1976 et 1988 tandis que la nouvelle a été mise en service en 2003. Cette dernière est ultramoderne et dotée des derniers perfectionnements en matière de gestion automatisée électronique ainsi que de systèmes anti-pollution. Les deux centrales sont gérées par une salle de commande commune nécessaire par le couplage avec le réseau, mais la nouvelle dispose de sa propre salle de contrôle. Centrale ESM (Energie Saint Martin) Elle est composée de 3 groupes à moteurs diesels V12 Wartsila 32 de 4,7 MW chacun, avec un alternateur fournissant une tension de 20 .000 volt. Ce sont des moteurs semi rapides qui tournent à 720 t/min. Deux sont toujours en fonctionnement, le troisième en entretien ou en réserve. L’ancienne centrale complète la fourniture et intervient aussi en cas de secours (arrêt imprévu d’un moteur). |
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Un des Wartsila de la nouvelle centrale.
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Les moteurs sont refroidis à l’eau de la même manière qu’une voiture, grâce à des radiateurs avec ventilateurs à l’extérieur du bâtiment. Le carburant est du gasoil, lequel est soigneusement filtré par des séparateurs centrifuges qui évacuent l’eau par la même occasion. L’installation se complète d’un réservoir de stockage de gasoil de 2.500m3 et d’un d’huile de 30m3. |
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Centrale EDF Elle est composée de 10 groupes avec moteurs diesel Pielstick, 8 de 4 MW et 2 de 3 MW. Ce sont des moteurs (V12 et V16) qui ont sensiblement les mêmes caractéristiques que les Wartsila, mais qui commencent à accuser leur âge, même s’ils sont régulièrement entretenus comme en témoignent les photos. 4 cuves pour un total de 2.900 m3 stockent du gasoil et deux autres, de 20 m3 chacune, l’huile de lubrification. Ces moteurs sont eux aussi refroidis par des radiateurs avec ventilateurs. |
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Un des Pielstick V16 de l’ancienne centrale. |
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Une petite note sur ces réservoirs des deux usines est que, si nous avons donc au total 5.400 m3 de réserve de gasoil pour une consommation journalière d’environ 110 tonnes, ce qui nous laisserait quasiment 40 jours d’autonomie, dans la réalité nous avons un peu moins car le bateau qui nous approvisionne ne nous livre jamais assez de fuel pour remplir complètement les cuves (pas assez de tirant d’eau dans la baie pour autoriser un bateau de dimensions adéquates. Il faudrait 10 à 11m), sauf en période cyclonique où des rotations supplémentaires sont commandées de manière à maintenir les stocks au plus haut. |
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Le stator d’un alternateur à l’entretien. |
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L’ensemble de la centrale est piloté par une salle de contrôle (dans l’ancienne usine) où se relaie 24h/24h le personnel spécialisé. Toutes les informations sont collectées par l’informatique et des centaines de points de contrôle. Le tout est informatisé et il est possible à tous moments de contrôler le bon fonctionnement. Par exemple, avant qu’une alarme ne vienne attirer l’attention du surveillant, il peut, en passant en revue les paramètres, détecter une différence importante des températures d’échappement d’un moteur, indice d’un injecteur défectueux. Le réseau de distribution apparaît sur le tableau de contrôle avec ses boucles qui peuvent s’interconnecter pour remédier à un problème à un point du circuit. De la centrale, on peut agir à distance sur le réseau pour couper (délester) certaines zones en cas de problème. Dès qu’une anomalie apparaît dans le réseau, elle est détectée et entraîne éventuellement, automatiquement une coupure (par exemple si la fréquence descend en-dessous d’un certain seuil). Globalement, on tire d’une visite de la centrale que, alors qu’elle est souvent incriminée lors des coupures, ce n’est pratiquement jamais elle en faute. Le plus souvent, c’est le réseau qui est défaillant, entraînant une réaction de la centrale. Les moteurs fonctionnant à 80% de leur puissance, peuvent suppléer instantanément à la défaillance de l’un des groupes en augmentant leur puissance, le temps qu’un autre démarre. La nouvelle usine est à ce niveau totalement automatique, tandis que les couplages doivent encore se faire manuellement dans l’ancienne. De même, on entend souvent que la tension est anormalement basse entraînant le démarrage des onduleurs et la faiblesse de l’éclairage. Là encore, le problème est à chercher dans le réseau (coupure d’une phase dans la distribution, mise à la terre, etc…) car la stabilité de la production est impressionnante. La tension reste rigoureusement collée à 220V et la fréquence à 60Hz, même en cas d’arrêt imprévu d’une unité. |
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Actuellement, et même s’il faudra penser à remplacer les anciens groupes, il semble que le prochain investissement ira plutôt dans le sens de réduire les pollutions par ajout dans l’ancienne usine d’un système améliorant les rejets atmosphériques. On sort de la visite de l’usine EDF avec la rassurante impression que l’outil est parfaitement maîtrisé et fonctionne très bien. Actuellement, ses capacités permettent d’envisager sereinement l’avenir dans les prochaines années. YK |
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Les énergies douces à Saint Martin. |
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Le Grenelle de l’environnement voulu par Nicolas Sarkozy dès son élection, la progression impressionnante des verts lors des élections européennes, les actions sans cesse plus pressantes en faveur de la Terre, comme le film Home de Yann Arthus Bertrand (et avant, celui de Al Gore), traduisent bien la volonté grandissante d’agir pour protéger notre environnement. Au rang de ces interventions possibles, il y a l’action directe sur la réduction du recours aux énergies fossiles pour assurer notre dépendance énergétique. Qu’est-il possible de faire à Saint Martin ? |
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Faire un dossier sur l’énergie revient en fait à ne parler que de la seule énergie de laquelle toutes les autres découlent : le solaire. C’est en effet le soleil qui est à l’origine de tout : c‘est lui qui a créé la biomasse dont les sédiments au travers des millions d’années nous ont apporté le gaz, le charbon, le pétrole, la tourbe. C’est lui encore qui crée le vent, et par voie de conséquence les vagues, lui aussi responsable des grands courants marins. Enfin, c’est lui qui fait pousser les arbres dont le bois peut chauffer une chaudière produisant de la vapeur pour alimenter un générateur. Donc, que l’on fasse de l’électricité avec des panneaux solaires photovoltaïques, avec des éoliennes, avec des hydroliennes et les courants marins, (mais utilisant parfois les courants de marées qui eux dépendent de la Lune) ou avec du pétrole, à l’origine, il y a toujours le soleil. Si les énergies fossiles régressent année après année et sont inéluctablement épuisables un jour, même si notre technologie d’exploitation permet sans cesse de reporter l’échéance, il ne restera au final que le soleil et le nucléaire ainsi que la géothermie. Et sans doute d’autres solutions dont nous n’avons pas encore idée aujourd’hui. |
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Eolienne industrielle de 3 MW |
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Trois cas de figure se présentent. Soit, ce sont les pouvoirs publics qui s’impliquent, soit c’est le privé, soit le particulier. Cette évidence cache cependant une réalité tangible que nous évoquions dans l’article consacré à EDF. En effet, si le courant produit est destiné à être mis sur le réseau, on ne pourra en produire que peu : 5 MW (à Saint Martin). Ce qui revient à dire que les possibilités de revendre le courant à EDF sont forcément limitées. Une activité économique basée sur ces moyens de production est donc illusoire. Reste l’intérêt pour le consommateur, privé ou public, de s’équiper sans relation avec le réseau EDF. Il faut donc un système mixte (agréé par EDF) capable de se couper du réseau quand la production est suffisante pour s’y connecter lorsque l’apport solaire n’est plus suffisant. On peut aussi songer à un stockage de l’excédent d’énergie produite (batteries par exemple) En préalable, il est juste aussi de dire qu’à l’heure actuelle le coût de production d’électricité solaire est non compétitif avec les énergies fossiles et l’avenir de ces filières ne dépend que de la volonté des états et des incitations fiscales qu’ils mettent en place pour compenser. Mais il serait évidemment bien imprudent d’attendre la disparition des énergies fossiles pour réagir en ne comptant que sur le très controversé nucléaire. L’éolien Dans nos régions, c’est certainement le moyen de produire de l’électricité le plus facilement à cause de la grande régularité et puissance des alizés et autres vents qui nous baignent toute l’année (jour et nuit). On se rappelle qu’un projet était apparu sur les hauteurs de Cul de Sac, mais qui avait rencontré l’hostilité des riverains. Si l’affaire est en Justice et que tout laisse à croire que le projet se poursuit, il n’en reste pas moins vrai que l’on peut s’interroger sur l’aspect photogénique de trois grandes éoliennes de 100 m de haut sur une colline elle-même à la cote 285m et sur une île vouée au tourisme. Car au-delà d’arguments aujourd’hui obsolètes sur les nuisances sonores apportées par ce genre d’engins, comme sur la circulation d’oiseaux, l’impact paysager est inévitable. C’est un choix. De nombreuses îles l’ont fait et sans doute faudra-t-il s’y habituer ou leur trouver un autre emplacement. Ce qui était extraordinaire il y a quelques années devient aujourd’hui commun et l’impact visuel sera peut-être mieux perçu que par le passé, maintenant qu’on voit des éoliennes absolument partout. Un précurseur, il y a 7 ou 8 ans, avait monté sa propre éolienne à Sandy Ground (non loin du cinéma), mais son expérience n’a pas débouché sur une généralisation à Saint Martin. Il est vrai que plusieurs écueils apparaissent pour le particulier. Le prix d’abord (de 8.000€ à 20.000€ selon la taille, en moyenne, mais cela peut atteindre 40.000 pour rendre complètement autonome une habitation). Un permis de construire doit être demandé dès lors que le mât dépasse 12m. Sans oublier que les voisins peuvent très bien se révéler hostiles à l’implantation de la « hideuse » construction dans leur champ de vision. Ils ne gagneront sans doute pas, mais vous feront perdre beaucoup de temps….et d’argent. En plus, ce n’est évidemment pas possible partout, notamment en ville. Une éolienne donne droit en France à un crédit d’impôts de 50% plafonné à 8.000€ sur le prix du matériel TTC (16.000€ pour un couple, + 400€ par enfant à charge). A Saint Martin, les textes applicables en Métropole ont été repris et adaptés dans notre code des impôts. Seuls les bateaux sont régulièrement équipés et depuis très longtemps d’éoliennes (et de panneaux solaires). Pour les sociétés, on peut passer par la défiscalisation dont le taux peut aller jusqu’à 70%. |
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Eolienne domestique de 5 KW. |
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Tenant compte du fait que le rachat d’électricité produite par une éolienne est subventionné par les états, le coût de sa fabrication s’amortit en moins d’un an pour une machine de taille industrielle (2 à 3 MW). Une éolienne domestique peut s’amortir en 2 à 5 ans. Il faut cependant nuancer cette durée d’amortissement par la parfaite adéquation du générateur. Un ménage consommant 8.000 KWh/an (moyenne française arrondie) n’a besoin en fait que d’une puissance de 1 KW pour couvrir sa consommation (on en trouve à 750 $). Une éolienne de 5 KW (la puissance annoncée est pour un vent généralement de 35 km/h) fournira globalement aisément ce KW pour un prix en moyenne de 6.000€. Il faudra donc 7,5 ans pour amortir l’engin, sans tenir compte de la réduction d’impôts (globalement, un tiers du coût). Par contre, cette éolienne sera incapable de produire suffisamment de puissance pour alimenter votre maison en pointe (tout en marche, air conditionné, éclairage, four, lave-linge et sèche linge). Et l’engin va quand même faire 5m de diamètre sur un mât de 12m….. Une éolienne moyenne produit en trois mois l’énergie qui a servi à la fabriquer, l’installer et la démanteler (selon l’ADEME), et produira durant sa vie entre 50 et 70 fois cette même quantité d’énergie (selon une étude allemande, les champions en Europe dans ce domaine). A Saint Martin, l’impact environnemental fort d’une éolienne dans le paysage pourrait conduire à s’intéresser à l’éolien offshore. Malheureusement, celui-ci dépend de profondeurs faibles (de l’ordre de 10m). Notre zone économique maritime, très réduite, ne semble pas contenir de hauts fonds suffisamment éloignés. On pourrait peut-être reconvertir (ou sacrifier) Tintamarre……L’exposition aux vagues lors de tempêtes est aussi un problème rédhibitoire. La force exceptionnelle du vent dans nos régions soumises au risque cyclonique est à prendre en considération. Les éoliennes en Guadeloupe peuvent être couchées en cas de danger, mais aujourd’hui, les technologies disponibles permettraient de se passer de cette éventualité. La mise en drapeau des pales ainsi que le calcul des contraintes dans le mât et sa structure apportent des solutions (coûteuses) à ce problème. Le photovoltaïque. Imaginez un grand panneau solaire photovoltaïque de 350 km de côté posé au milieu du Sahara, sur l’Altiplano chilien ou en Australie. Ce seul panneau fournirait toute l’électricité dont nous avons besoin pour alimenter la consommation actuelle mondiale de l’humanité…… Si tous les toits de nos maisons étaient couverts, nous ne devrions plus avoir recours à une autre forme d’énergie (à condition d’avoir résolu le problème de stockage). Depuis très longtemps les marins l’ont bien compris qui, dès lors qu’ils voyagent loin, s’équipent de panneaux solaires (et d’une éolienne) pour subvenir à leurs besoins. Associée avec une attitude économe en dépenses énergétiques, cette solution permet de garantir l’autonomie. Aujourd’hui, le problème vient des choix technologiques liés au phénomène de production d’électricité solaire à partir du silicium. Trop coûteux encore à produire, on estime que si, à l’usage, leur impact sur l’environnement est nul, leur production ne l’est pas puisqu’elle a réclamé de l’énergie. L’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) estime entre 4 à 10 ans le temps d’exploitation nécessaire pour qu’un panneau solaire produise l’énergie qui a servi à le fabriquer, encadrement compris. Même s’il est actuellement le moyen le plus coûteux pour produire de l’électricité, le photovoltaïque est le plus simple à installer. Il peut être soit posé sur une toiture existante, soit constituer lui-même la toiture. Deux sociétés proposent des solutions à Saint Martin : Tenesol et Multitoiture avec sa société MultiSolar. Sachant qu’un panneau solaire produit chez nous environ 150 W/m2, mais qu’il n’y a pas toujours assez de soleil, on peut considérer que la production moyenne est de l’ordre de 0,4 à 0,5 KWh/m2/jour. Avec des capteurs de 10 m2, vous produirez 5 KWh/j, soit environ le quart d’une consommation électrique moyenne. Bien entendu, le coût de départ est important, les panneaux étant encore très chers. Là aussi le crédit d’impôts fonctionne dans les mêmes conditions que pour les éoliennes. L’excédent de production électrique peut être revendu à EDF moyennant convention à 0,42 €/KWh. Pour le privé, le solaire peut lui apporter via un parc de batterie et un onduleur, une garantie de fonctionnement pour les équipements principaux de la maison : éclairage, frigo, alarme, ordinateur, télévision (si tant est que la télévision est importante), mais en aucun cas la climatisation très vorace en énergie. Pour le professionnel, c’est un moyen de rentabiliser la toiture de son hangar. En effet, via des dispositifs de défiscalisation, il est possible de louer son toit à des contribuables métropolitains. L’installation est couverte à 60% et la société qui opère loue le toit, vend son électricité à EDF, entretien les panneaux et l’installation qui après 20 ans (durée du contrat avec EDF pour la revente du courant) reviendra pour l’euro symbolique au propriétaire du toit. |
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Toit solaire. Photo: Tenesol. |
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Avec la mode du solaire, beaucoup d’enseignes proposent de solutions. Il faut être prudent dans le choix de l’installateur car placer des panneaux solaires sur son toit n’est pas anodin. La charge ponctuelle (de l’ordre de 20 kg/m2) ainsi que les fixations induisent des problèmes qu’un couvreur (comme Multitoiture) prendra mieux en compte (notamment au niveau de la garantie décennale). Tenesol, société dont les partenaires sont pour 50% EDF et pour les autres 50% Total, est sans doute la plus grosse société au monde qui fait du solaire, maîtrisant de bout en bout le produit puisqu’ils sont eux-mêmes producteurs de panneaux solaires dans leurs deux usines à Toulouse et en Afrique du Sud. Cette société est spécialisée dans le montage financier en défiscalisation. En moyenne, le coût du solaire est de 800€/m2 pour une puissance en crête de 133 Wc/m2. Enfin, n’oublions pas que le soleil peut aussi apporter une économie importante en chauffant l’eau de votre douche. Le chauffe-eau solaire est tellement une évidence qu’il est question de rendre obligatoire son installation dans toutes les constructions neuves. Si pour Saint Martin, ce sont là les seuls moyens réellement efficaces pour des particuliers (et la Collectivité) de réduire la facture énergétique et contribuer à l’environnement, il existe d’autres moyens de produire du courant dont voici une liste non exhaustive, le génie humain n’ayant pas de limites. Dans nos régions de l’arc antillais, terres volcaniques, l’énergie géothermique peut être utilisée. Elle l’est par exemple à la centrale de Bouillante en Guadeloupe. Saint Martin étant d’origine volcanique, on peut sans doute imaginer qu’il ne faudrait pas forer bien loin pour trouver un gisement thermique. Le principe est d’injecter de l’eau sous pression, qui, au contact des roches chaudes des profondeurs, va s’échauffer. Transformée ensuite en vapeur elle sera alors utilisée pour faire tourner des turbines. Il est vraisemblable cependant que le « pas bien loin » soit économiquement trop loin pour être rentable à Saint Martin. Un autre système actuellement à l’étude est le procédé Searev étudié par l’université de Nantes. Il s’agit d’un gros flotteur qui oscille avec les vagues. A l’intérieur, un pendule de 400 tonnes reste fixe tandis que la structure oscille autour de lui. La différence de mouvement est alors exploitée par des vérins hydrauliques qui transforment la pression générée en source d’énergie pour alimenter un générateur. Sur un principe semblable, deux centrales sont en expérimentation, l’une au large de l’Ecosse, l’autre du Portugal. Constituées d’une sorte de serpent articulé qui épouse les mouvements de la mer, les oscillations sont là aussi transformées hydrauliquement en énergie électrique. Toujours avec la mer, une centrale existe depuis des années sur l’île de Pico (Açores) et exploite le mouvement de la houle. Celle-ci rentre dans une casemate construite en bord de mer et l’élévation du niveau d’eau à l’intérieur en chasse l’air à travers une turbine entraînant un générateur. Quand la vague se retire, l’air est aspiré par le même conduit, la turbine ayant la particularité de tourner toujours dans le même sens quel que soit le sens de déplacement de l’air (turbine de Wells). |
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Le principe de la centrale électrique travaillant avec la houle de l’île de Pico dans les Açores |
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Une autre solution déjà existante consiste à établir une grande serre à deux mètres du sol. L’air chauffé par le soleil a alors naturellement tendance à s’élever, ce qu’il peut faire au travers d’une cheminée verticale de plusieurs centaines de mètres. Le flux d’air ascendant est transformé en énergie électrique. Cerise sur le gâteau, la serre peut évidemment servir pour l’agriculture. Le soleil peut aussi être utilisé par l’antique système des miroirs réfléchissants qui concentrent leurs rayons sur un four où de l’eau est transformée en vapeur et utilisée pour alimenter un turbo générateur. Il existe bien d’autres systèmes, mais nous nous en tiendrons là. Un petit tour sur internet vous éclairera sur la diversité des idées proposées. En conclusion, des solutions existent qui actuellement sont encore très coûteuses et qui peuvent seulement fonctionner dans le cadre d’incitants fiscaux. C’est là tout notre problème. Tant que le pétrole restera (relativement) bon marché, il y a peu d’espoir de voir ces solutions augmenter leur part. Les 23% réclamés par le Grenelle de l’environnement de Sarkozy à l’horizon 2020 paraissent, aujourd’hui, encore bien loin. Mais cela va dans le bon sens comme aussi le premier moyen indiscutable de produire de l’électricité, c’est de ne pas la dépenser, de faire la chasse au gaspillage. YK |
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Travaux à la gare maritime. |
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Dans le cadre de son plan d’investissement pour la gare maritime, le concessionnaire (l’EPIC Port de Galisbay), a entrepris de refaire le revêtement du quai. Inchangé depuis 1995 où il avait été endommagé par Luis, il n’a subi au fil des ans que des réparations ponctuelles. Cette fois, c’est la totalité des 180 mètres de quai qui vont être remis à neuf. La partie piétonne, mais aussi les défenses en caoutchouc. |
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Répondant à un appel d’offres, c’est la société Multitoiture qui a remporté le marché qui doit durer 8 semaines et s’achever le 10 juillet, à temps pour les festivités du 14 juillet. Le coût total de 140.000€ est intégralement pris en charge par la structure et est financé par son budget. Un provisionnement avait été fait à cet effet. C’est l’occasion de rappeler que cet outil de travail au service de la Collectivité de Saint Martin a été financé par le concessionnaire, marginalement aidé par des fonds européens pour un total de 660.000€. La gare maritime, opérationnelle depuis 2004, s’est agrandie par absorption du carbet mitoyen (coût : 130.000€, financé par le port) quelques années plus tard tandis qu’elle a reçu la certification ISPS (International Ship and Port Security) obligatoire au niveau sécurité. Actuellement elle est, comme le port, en phase de réévaluation puisque le précédent plan de sécurité venait à échéance. Dans peu de temps, et sur base des rapports d’inspection puis celui de la commission de sécurité locale, le Préfet, représentant dans ce cas l’OMI (International Marine Organisation) délivrera le certificat. | ||||||||
L’EPIC concessionnaire de la gare (et du port) est donc une société de droit privé (Etablissement Public Industriel et Commercial) dont les actionnaires sont les pouvoirs publics. A ce titre, ce sont évidemment des élus de la Collectivité qui siègent à son Conseil d’Administration tandis que la totalité des recettes perçues abondent sa trésorerie et non celle de la Collectivité. Les redevances de mouillage, le droit de quai, ou la taxe sur les transports maritimes dont s’acquittent les passagers permet ensuite de financer le fonctionnement. Le personnel par exemple est mis à disposition par la Collectivité, mais payé par le port. En 2008, ce sont 151.803 passagers qui ont transité par la gare pour aller à Anguilla, 9% de baisse, qui s’expliquent par deux raisons. D’une part, le port a organisé les navettes toutes les 45 minutes au lieu de toutes les 30 minutes précédemment. Ensuite, les dispositions relatives à l’immigration ont dérivé une partie des personnes vers un service au départ de Simpson Bay en partie hollandaise. Il faut savoir en effet que, par exemple, un jamaïcain résidant légalement à Sint Maarten mais désirant se rendre à Anguilla en transitant par la partie française ne peut le faire puisqu’il a besoin d’un visa au franchissement de la frontière lorsqu’il reviendra, et donc il ne peut partir. C’est l’une de ces spécificités locales que les lois européennes ne prennent pas en compte et qu’il faudrait éventuellement faire valoir. Vers Saint Barthélemy (et donc Voyager), ce sont 17.638 passagers qui ont été répertoriés, avec une baisse de 26,6% par rapport à 2007 due au report d’une partie des départs à Oyster Pond et sans doute une fréquentation moindre. A noter que l’écart avec le chiffre que nous citions dans notre précédente édition résulte d’un comptage différent, puisque Voyager tient compte de tous ses passagers, tandis que le port exempte certaines catégories du paiement de la taxe (les enfants par exemple). |
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La croisière par contre est en nette progression puisque ce sont 9.146 passagers qui ont débarqué en provenance des paquebots de la mini croisière, soit une augmentation de 7,6% par rapport à 2007. L’amélioration est même encore plus sensible en 2009 puisque nous en sommes déjà à 9.241 passagers sur les quatre premiers mois de l’année. Le mérite en revient à la stratégie menée par les autorités du port, et principalement son directeur, Albéric Ellis, qui démarche dans les salons et tout au long de l’année les compagnies pour qu’elles fréquentent nos eaux. C’est ainsi qu’il a pu signer un accord avec la compagnie propriétaire du Wind Spirit (un gros voilier 4 mâts moderne de 134 mètres de long, 150 passagers) pour que Saint Martin devienne port de rotation. C’est donc chez nous que les passagers embarqueront pour commencer leur croisière, et qu’ils reviendront. C’est particulièrement intéressant puisque c’est tout un volet de l’économie qui va travailler : chauffeurs de taxi, commerces locaux, les services aux navires (approvisionnements, gasoil, entretien, etc…). Le service sera opérationnel à partir de décembre 2009 et le port travaille déjà à préparer l’accueil, notamment en refaisant le quai et en prévoyant des aménagements particuliers destinés à recevoir ces visiteurs. |
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En marge de cette activité touristique, le port a favorisé l’installation d’une plateforme frigorifique dans son enceinte. Les travaux ont démarré depuis un mois environ pour une livraison du hall fin 2009. D’une surface de 3.000 mètres carrés, avec en plus des bureaux et un parking, l’investissement réalisé par la SOFRISM assurera aux commerces locaux des espaces frigorifiques qui font souvent défaut à Saint Martin. Cela permettra aussi de garantir une meilleure chaîne du froid. Les services vétérinaires devraient d’ailleurs être hébergés sur le site. Enfin, le port investit 33.000€ dans un parking pour son personnel, en face de ses actuels locaux. YK |
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Début de campagne pour la CCISM. |
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Soirée houleuse mais constructive pour la présentation mercredi soir à la MJC de Sandy Ground de la liste de Steve Tackling pour les élections de la nouvelle chambre consulaire de Saint Martin, reportées au 10 juillet, après la signature de ses statuts lors du dernier Conseil Territorial. |
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De G à D: Karine Engrand, Guy Deldevert, Franck Viotty, Steve Tackling, Richard, Roger Moreau. |
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Nous avions fait état dans nos colonnes (n° 3, 20 mars) de la création d’un groupe de travail dans le cadre de la future chambre consulaire devant remplacer la Délégation de la CCI. Celui-ci s’est maintenant formalisé en liste pour les prochaines élections. Menée par Steve Tackling, la liste comprend des personnes des cinq collèges. Alors que par le passé une liste existait par collège, maintenant elles doivent être groupées en une seule. Pour leur première manifestation publique, les candidats avaient choisi de rassembler le BTP, première force économique de l’île. Une cinquantaine de chefs d’entreprise avaient répondu à l’appel. Steve Tackling, dans son introduction, a rappelé la raison d’être d’une CCI et ce qu’elle pouvait apporter à ses membres. Essentiellement, c’est surtout de constituer une force de représentation auprès des pouvoirs publics, c’est aussi un endroit où trouver l’information, des formations, de l’aide pour les démarches administratives, c’est aussi le CFE (Centre de Formalités des Entreprises). Le débat s’est très vite amorcé avec une première dame, bien connue dans le secteur, qui s’est déclarée très surprise de voir apparaître une liste sans avoir été consultée. Elle a été vite rejointe sur ce thème par d’autres chefs d’entreprises. Plusieurs orateurs, dont Roger Moreau, Richard, Franck Viotty, Jean-Marc Duffetel ou Karine Engrand se sont succédés pour tenter de faire passer le message du besoin de marche en avant rapide qui avait été dicté par les décisions tardives de la Collectivité pour ratifier les statuts (la parenthèse présidentielle a aussi perturbé le déroulement de la procédure). Très rapidement le débat a débouché sur le problème de travail au noir, sujet récurrent de la soirée avec parfois des propos assez vifs. Hervé Dorvil (membre de la liste), passé maître dans l’art de gérer des débats, a ramené tout le monde à l’ordre du jour et relancé la réunion sur la suite de la présentation des objectifs et idées défendues par la nouvelle liste. |
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Globalement, après avoir souligné que : le BTP enregistrait une baisse de chiffre d’affaires de 30 à 50%, le manque de formation, la difficulté à trouver du personnel qualifié, la complexité des appels d’offres, les orateurs ont alors proposé des solutions. Comme le travail au noir, qui a été largement évoqué ce soir, est un réel fléau, le groupe a envisagé de proposer à la Collectivité la mise en place d’une patente assortie de mesures sanctionnant les donneurs d’ordre qui choisiraient des sociétés ou personnes non enregistrées ainsi que les tricheurs bien entendu. Autre proposition, c’est de lancer des formations éventuellement avec l’Education Nationale comme partenaire. Peser pour obtenir de la part des pouvoirs publics, que ce soit l’Etat ou la Collectivité, au moins 30 M€ par an de commandes. A ce sujet, il faut signaler que la Guadeloupe vient de bénéficier d’un accord pour une enveloppe budgétaire de 349M€ de la part de l’Etat pour mettre aux normes européennes les bâtiments de l’Etat et les écoles. Avons-nous fait des démarches en ce sens ? Car en rapportant cela à nos dimensions respectives, c’est environ 30 M€ que nous pourrions percevoir. Il faut aussi obtenir que OSEO, banque financée par l’Etat et spécialisée dans les garanties aux sociétés, soit relancé sur Saint Martin. En effet, un simple manque administratif, à savoir l’inexistence dans la liste géographique des possibles bénéficiaires de ces garanties, les nouvelles collectivités comme Saint Martin, Saint Barth ou Saint Pierre et Miquelon, nous empêche depuis deux ans de bénéficier de ces dispositifs qui permettent par exemple de garantir des financements bancaires à hauteur de 70% ou de pratiquer le nantissement sur des commandes publiques. Il faut informer et aider les entreprises pour pouvoir répondre efficacement aux appels d’offres. Plus que tout, c’est le travail au noir qui a animé vigoureusement le débat, mais les membres de la liste ont manifestement convaincu les plus véhéments et tout le monde s’est retrouvé autour d’un sympathique buffet où les conversations se sont prolongées. Il est clair que si certains découvraient là la liste, ils ont bien compris qu’ils pouvaient participer à l’effort collectif en s’impliquant dans les futures commissions ou en rejoignant déjà maintenant les groupes de travail. Ou fonder une autre liste aussi, pourquoi pas ? Il est bon de dire que cette liste, de l’aveu de ses membres, regroupe des chefs d’entreprises qui veulent s’impliquer pour sortir Saint Martin de l’ornière dans laquelle elle s’est enfoncée ces dernières années. Elle est totalement apolitique et n’a d’autre volonté que de vouloir contribuer au devenir de ses membres et de l’économie de l’île en général. YK |
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Pour plus de renseignements sur la liste ou pour participer aux travaux: Tél: 0690 22 10 00 Fax: 0590 52 85 93 |
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Brève: |
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Continuité territoriale |
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Mardi, Daniel Gibbs avait convié la presse à assister à la signature des convention relatives à la continuité territoriale et le désenclavement. Le Président Gumbs devait ainsi ratifier les accords avec les compagnies aériennes Air France, Corsair Fly, Air CaraÏbes et Air Antilles Express ainsi qu’avec un agent de voyage, Saint Martin Voyage. |
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Nicaise, de Saint Martin Voyage, à la signature avec le Président Gumbs. |
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Le Vice Président Gibbs rappelait d’abord la portée de cet accord et les sommes mises en jeu. Il s’agit en effet de faciliter pour un certain public répondant aux critères d’éligibilité de voir le coût de son déplacement pris en charge par l’Etat ou la Collectivité. Les budgets alloués respectivement sont de 500.000€ et 450.000€ pour couvrir jusqu’à fin 2009. Il est certain que le dispositif sera reconduit l’année prochaine, pour autant que le budget de la Collectivité le permette. Comme le faisait remarquer avec humour et sans langue de bois le Président Gumbs: « si tout le monde paie ses impôts, le dispositif pourra être reconduit ». Daniel Gibbs soulignait aussi, sous le contrôle de son Président, que celui-ci avait voulu élargir le dispositif de désenclavement initialement prévu vers les îles françaises et la Guyane, vers d’autres destinations de la Caraïbe dans la mesure où il y a des demandes, par exemple au niveau sportif. Les aides peuvent parfois être importante en fonction de la catégorie. Elle est de 600€ au titre de la continuité territoriale pour un étudiant, boursier ou non, éligible au passeport mobilité et quel que soit le quotient familial des parents. Cela tombe à 300€ pour des personnes au quotient familial inférieur ou égal à 10.000€ ou non imposables. L’aide au désenclavement oscille entre 150 et 200€ selon le profil du demandeur. Il est important de savoir qu’il faut avant toute demande obtenir une réservation auprès des signataires de la convention (les compagnies ariennes), puis faire sa requête auprès de la Collectivité qui délivrera en cas d’acceptation un bon de participation à présenter à la compagnie. La raison de la signature de la convention est d’engager les parties puisque les compagnies aériennes vont, sur base de ce justificatif, faire l’avance qu’elle réclameront ensuite à la Collectivité. Le Président soulignait que le dispositif avait pris un peu de retard, notamment à cause du mois avant sa réélection, mais que les dossiers avaient quand même été traités. Enormément de demandes ont afflué et bien entendu, il sera difficile de contenter tout le monde. Les dossiers sont donc bien étudiés pour attribuer l’aide à ceux qui en ont réellement le plus besoin. Pour plus de renseignements: A la Collectivité, Mme Marie-Line HUGHES, directrice du service transports et des secteurs émergents, ainsi que Mr Jean-Jude PAUL, responsable de la continuité territoriale. |
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Mr Tsygalnitzky, Directeur Général de Air Caraïbes et Zoë Wegnerowicz, Déléguée Régionale Iles du Nord. |
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Par ailleurs, l’un des signataires, Mr Tsygalnitzky, Directeur Général de Air Caraïbes, avait demandé à Daniel Gibbs la possibilité de profiter de cette occasion pour annoncer la mise en place d’un nouveau dispositif. En effet, à compter du 11 décembre 2009, la compagnie va mettre en service au départ de Paris une ligne directe vers Saint Martin avec un Airbus A330, le mardi et le jeudi. Le vol continuera ensuite sur Port au Prince pour refaire le plein et repartir vers Paris. Mr Tsygalnitzky soulignait la volonté de sa compagnie de se développer au départ de Saint Martin et envisage dans le futur, si la réponse du public est favorable, d’élargir l’offre. Daniel Gibbs au nom de la Collectivité remerciait chaleureusement le Directeur de cette initiative et clôturait en remerciant aussi les autres compagnies qui participent par leurs activités au désenclavement de Saint Martin, condition sine qua non de notre développement économique. YK |
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